Isolation

Double isolation des murs : avantages, inconvénients et bonnes pratiques

Publié le 07/02/2025
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Vous envisagez d'isoler les murs de votre maison et vous vous demandez s'il est possible de combiner isolation extérieure et isolation intérieure pour maximiser l'efficacité énergétique de votre habitation ? 

Découvrez dans cet article dans quel cas appliquer cette méthode, quels en sont les bénéfices, les inconvénients et les bonnes pratiques pour des travaux réussis.
 

Peut-on combiner isolation extérieure et intérieure ?

 

La double isolation, une solution envisageable

 
L'association de l'isolation thermique par l'intérieur (ITI) et de l'isolation thermique par l'extérieur est tout à fait possible ! Cette méthode représente une solution technique avancée pour maximiser l'efficacité énergétique d'une habitation. 

La double isolation des murs peut être réalisée de deux manières distinctes :
  • En alternance sur différentes parties du bâtiment.
  • En association sur une même paroi, selon l'exposition aux évènements externes (vent, soleil...).
Cette méthode peut être utilisée dans certaines situations spécifiques, comme par exemple, dans le cas d'une façade classée bâtiment de France. L'isolation intérieure permet ainsi de préserver l'aspect patrimonial de cette façade, tandis que les autres murs peuvent bénéficier d'une isolation extérieure.
 

Combiner isolation intérieure et extérieure à certaines conditions

 
Toutefois, cette option nécessite une expertise pointue. Les matériaux utilisés doivent être choisis avec précision, car une mauvaise sélection ou mise en œuvre peut entraîner des problèmes d'humidité et de condensation dans les murs.

De plus, il est impératif de faire appel à des artisans qualifiés RGE pour garantir l'efficacité de cette double isolation et s'assurer d'un résultat final esthétique. En effet, ces professionnels vous garantissent un travail de qualité et conforme aux exigences. Ils maîtrisent également des techniques spécifiques, comme le "manchonnage", qui consiste à réaliser des retours d'isolant sur au moins deux fois l'épaisseur du mur, avec un minimum de 60 centimètres (voir ci-dessous).
 

Exemple de manchonnage (source : Ajena)

Quels sont les avantages de cette combinaison ?

 
Combiner l’isolation intérieure et extérieure permet d’atteindre des performances énergétiques très optimisées, notamment en réduisant efficacement les ponts thermiques

Cette solution offre une isolation continue et complète, idéale pour les bâtiments situés dans des climats froids. 

Elle améliore considérablement le confort thermique en permettant une meilleure rétention de la chaleur en hiver et une protection accrue contre la chaleur en été. 

Vous pouvez ainsi réduire votre consommation énergétique de chauffage ou de climatisation, ce qui se traduit par des factures moins élevées. Vous profitez ainsi d'une réelle économie financière.

Cette approche permet également d’améliorer le confort acoustique en réduisant les nuisances sonores et contribue à valoriser le bien immobilier en renforçant son efficacité énergétique. En effet, grâce à l'isolation, votre logement bénéficie d'un gain de classe énergétique sur l'échelle DPE (Diagnostic de Performance Energétique) et prend ainsi de la valeur sur le marché de l'immobilier.

Elle s’avère particulièrement adaptée aux maisons aux normes strictes, telles que les bâtiments basse consommation (BBC) ou à énergie positive (BEPOS). De plus, l’utilisation d’isolants biosourcés dans cette combinaison a l’avantage de limiter l’impact environnemental en réduisant l’impact carbone.
 

Quels inconvénients à combiner ces isolations ?


Malgré ses nombreux atouts, la mise en œuvre d'une double isolation présente des défis à considérer. 

Tout d'abord, l'investissement financier constitue le premier obstacle majeur, car ce système est plus coûteux qu'une simple isolation. Ce coût supplémentaire doit donc être pris en compte dans le cadre de votre projet.

💡Pour alléger le montant de vos travaux d'isolation, vous pouvez bénéficier d'aides et de subventions, comme le dispositif MaPrimeRénov', la prime « Coup de pouce Rénovation d’ampleur » et les Certificats d’Economie d’Energie (CEE).

Par ailleurs, cette approche soulève plusieurs contraintes techniques importantes comme :
  • La gestion de l'humidité et le risque de condensation entre les couches. En effet, une installation incorrecte ou l'utilisation de matériaux non respirants peut favoriser un environnement intérieur humide et ainsi faire apparaître des moisissures et détériorer les murs. 
     
  • Les complications potentielles dans l'évacuation de l'air vicié. La double isolation peut compromettre la circulation naturelle de l'air, d'où la nécessité d'installer parfois des systèmes de ventilation supplémentaires.
     
  • Des travaux plus complexes. Cette méthode requiert une expertise pointue et une planification minutieuse, afin d'éviter les ponts thermiques aux angles où se rejoignent les deux types d'isolation et de créer ainsi des points froids propices à la condensation.

Comment mettre en œuvre cette combinaison ?


Avant toute chose, la réalisation d’un audit énergétique est essentielle pour identifier les zones de déperdition de chaleur et évaluer les améliorations possibles. Pour cela, il est recommandé de faire appel à un professionnel qualifié, qui pourra établir un diagnostic précis et proposer des solutions adaptées.

Pour réaliser ce type de travaux, il est indispensable de respecter plusieurs points clés.
 
  • La préparation des murs est fondamentale pour réussir une double isolation. Par exemple, sur les murs intérieurs, il est recommandé de retirer le papier peint, car celui-ci peut interférer avec l'évacuation de l'humidité. Les murs extérieurs, quant à eux, doivent être parfaitement étanches à l'eau de pluie avant de commencer les travaux de rénovation.
     
  • L'étanchéité des murs et des joints au niveau des fenêtres doit absolument être vérifiée pour éviter toute discontinuité qui réduirait l'efficacité de l'isolation. Ainsi, l'installation d'une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) double flux s'avère indispensable pour maintenir une qualité d'air optimale.
     
  • Pour l'isolation intérieure, l'installation d'une membrane pare-vapeur indépendante et continue est nécessaire pour empêcher la stagnation de la vapeur d'eau dans les parois de la maison.
     
  • Enfin, la synchronisation des étapes d'installation entre l'ITI et l'ITE s'avère essentielle pour assurer une transition fluide entre les deux approches et éviter les ponts thermiques à la jonction entre les deux types d'isolation. 

    Chez Cozynergy, nos Responsables Travaux sont en charge d’assurer la conformité des chantiers et de vous garantir une mise en œuvre optimale, particulièrement pour le traitement des points sensibles comme les retours d'isolant.
Il est également important de noter que selon le type de travaux de rénovation, il peut être obligatoire d'effectuer une déclaration préalable pour obtenir une autorisation avant le début du chantier.
 

Quels matériaux utiliser pour cette isolation ?

 
Le choix de l'isolant ne doit pas être négligé afin de garantir une protection thermique performante et d’éviter les problèmes d'humidité. 

Trois grandes catégories se distinguent pour une double isolation efficace : les matériaux synthétiques, les matériaux naturels et les matériaux minéraux.
 

Les matériaux pour une isolation intérieure

 
Pour éviter que l’isolant ne s’affaisse avec le temps, il est essentiel qu’il possède une bonne résistance mécanique. Il est donc recommandé d’opter pour des matériaux en panneaux semi-rigides, comme le polyuréthane, le polystyrène expansé ou la laine de roche.

Par ailleurs, afin de conserver un maximum d’espace habitable, il est préférable d’opter pour un isolant moins encombrant. Un isolant plus épais améliore l'efficacité thermique, mais réduit la surface disponible. Il est donc préférable, pour préserver l'espace habitable, de privilégier des isolants à faible coefficient de conductivité thermique, noté "lambda". Plus ce coefficient est bas, plus l'isolant s'avère performant pour une épaisseur donnée.
 

Les matériaux pour une isolation extérieure


Pour l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), les isolants les plus couramment utilisés sont les panneaux en polystyrène extrudé, en polyuréthane, ainsi que ceux en laine de roche ou en laine de verre. Lors du choix de l’isolant, plusieurs critères doivent être pris en compte, au-delà de ses performances thermiques et acoustiques : sa résistance au feu, sa perméabilité à la vapeur d’eau, ainsi que les conditions climatiques et l’environnement de la maison.

💡Un facteur essentiel à ne pas négliger est la résistance thermique, exprimée en m².K/W et notée « R ». Celle-ci varie en fonction du matériau et de son épaisseur : plus elle est élevée, plus l’isolation sera efficace.

Dans certains cas, la combinaison du polyuréthane et de matériaux biosourcés peut permettre d'atteindre des performances exceptionnelles.  Parmi les matériaux biosourcés, on retrouve la ouate de cellulose, qui associe une excellente isolation thermique et une régulation naturelle de l'humidité. Il y a également la fibre de bois qui démontre une capacité remarquable à freiner la pénétration du froid et de la chaleur.
 

Quelles sont les règles à respecter ?

 


Qu'est-ce que la règle des 2/3 - 1/3 ?

 
Lorsqu'on réalise une double isolation, il est indispensable d'appliquer une règle de répartition au niveau de l'épaisseur du matériau isolant à l'intérieur et à l'extérieur de la maison. Cette règle varie en fonction de l’altitude :
 
  • Lorsqu'un bâtiment se trouve en dessous de 600 mètres, il convient d’appliquer la règle des 2/3 – 1/3.
     
  • Pour un bâtiment au-dessus de 600 mètres ou en zone très froide (température de base inférieure à -15 °C selon la norme NF P52.612/CN), la règle à respecter est de 3/4 – 1/4.
Dans le cas de la règle 2/3 - 1/3, cela signifie que deux tiers de la résistance thermique doivent être positionnés à l’extérieur et un tiers à l’intérieur. Par exemple, pour une isolation en fibre de bois de 15 cm d’épaisseur, il faudra répartir 10 cm à l’extérieur et 5 cm à l’intérieur, en intégrant un pare-vapeur. L’enduit extérieur devra également avoir la spécificité d'être plus perméable à la vapeur d’eau que le revêtement intérieur afin d’assurer une bonne régulation de l’humidité.

💡En effet, la résistance thermique de l’isolation intérieure ne doit pas excéder un tiers de la résistance totale de la paroi afin d'éviter les problèmes liés au point de rosée (température à laquelle la vapeur d'eau commence à créer de la condensation).


La résistance thermique selon la RE2020


Enfin, selon la RE2020, la résistance thermique à appliquer varie selon trois éléments : si c'est un bâtiment neuf ou existant, la zone de l'habitation à isoler (combles, murs, sols) et le département dans lequel se trouve le logement.

Pour les murs intérieurs et extérieurs, la réglementation exige une résistance thermique comprise entre 2.2 m².K/W et 3.2 m².K/W en fonction de la zone où se trouve le logement.

Cependant, pour pouvoir bénéficier des aides de l'État, la résistance thermique pour l'isolation des murs doit être supérieure ou égale à 3.7 m².K/W.
 

Comment évaluer l'efficacité de l'isolation ?

 
Après la réalisation de vos travaux, plusieurs méthodes d'évaluation peuvent vous permettre de mesurer l'efficacité de votre isolation. 

Un nouvel audit énergétique complet permet d’analyser les améliorations apportées, notamment en mesurant la résistance thermique des matériaux utilisés.

Une consultation de votre facture de chauffage peut également vous donner des indications. En effet, une isolation performante se traduit par une réduction de la consommation d’énergie, visible directement sur vos factures.

Enfin, le confort thermique constitue un bon indicateur : une température intérieure plus stable et une diminution des variations ressenties confirment l’efficacité des travaux.
≥ 3.7 m².K/W
C'est la valeur de la résistance thermique que doit respecter une isolation des murs, pour être éligible aux aides de l'État.
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