Habiter dans une passoire thermique est une situation encore vécue par de nombreux locataires en France.
Au 1er janvier 2024, on comptait encore 5,8 millions de passoires thermiques sur les 37 millions de logements du parc immobilier, selon l’Observatoire National de la Rénovation Énergétique.
Cette réalité ne se limite pas aux zones rurales : elle touche également les grandes villes où les bâtiments anciens sont nombreux.
En plus d'entraîner des factures énergétiques élevées, ces logements peuvent nuire au confort et à la santé des habitants, notamment en hiver, avec des températures intérieures insuffisantes.
Si vous vous trouvez dans cette situation, voici ce que vous devez savoir et les actions à entreprendre pour améliorer votre quotidien.
Qu’est-ce qu’une passoire thermique ?
Une passoire thermique désigne un
logement mal isolé, avec une
consommation énergétique élevée pour le chauffage ou la climatisation.
Ces logements, généralement
classés F ou G sur le
diagnostic de performance énergétique (DPE), consomment bien plus d’énergie que la moyenne, entraînant ainsi des
factures plus élevées et une
empreinte écologique importante.
Par exemple, un logement classé G peut nécessiter une consommation énergétique primaire pouvant
atteindre 450 kWh/m² par an ou plus, contre une consommation moyenne de
moins de 150 kWh/m² par an pour un logement bien isolé, classé C ou mieux.
Avec l’entrée en vigueur de la
loi Climat et Résilience, les passoires thermiques sont désormais au cœur de la transition énergétique en France. Cette loi vise à encourager les propriétaires à
rénover leurs biens pour atteindre les
critères de décence énergétique.
🤔 Mais concrètement,
quelles conséquences cette réglementation a-t-elle pour les locataires ?
Le cas des logements classés G : que dit la loi ?
Depuis trois semaines, la France a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre les "passoires énergétiques". En effet, à partir du 1er janvier 2025, il est désormais interdit de louer des logements classés G, c’est-à-dire dont la consommation énergétique excède 450 kWh/m² par an.
Cette mesure vise à accélérer les rénovations nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques du pays. En 2028, ce sera au tour des logements classés F.
Alors que faire en tant que locataire ?
Dans un premier temps, si vous vous retrouvez dans cette situation, il est important de savoir que ces interdictions de location ne s’appliquent pas aux baux en cours. Elles concernent uniquement les nouveaux contrats de location signés depuis le 1er janvier 2025, ou ceux qui ont été renouvelés ou tacitement reconduits à partir de cette date, précise le ministère du Logement.
Est-ce que je peux pousser mon propriétaire à réaliser des travaux ?
Oui, plusieurs options s'offrent à vous. Tout d'abord, vous pouvez faire valoir vos droits en matière de décence et de confort. Si votre logement est classé F ou G, vous pouvez rappeler que, selon la loi, un logement
doit respecter des
critères minimaux de performance énergétique pour être considéré comme décent. Si ce n'est pas le cas, vous avez tout à fait le droit de demander à votre propriétaire d'engager des
travaux de rénovation.
En outre, vous pouvez utiliser la loi sur la révision des loyers pour négocier. Étant donné qu'une révision du loyer est interdite pour les logements classés F ou G.
Enfin, sachez qu'il existe aussi des
aides et des subventions pour encourager les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique. Vous pouvez lui proposer de se renseigner sur ces dispositifs, ce qui pourrait rendre les travaux plus accessibles financièrement pour lui.
👉
Quelles sont les aides financières pour rénover votre logement en 2025 ?
Les solutions pour pousser à des travaux de rénovation énergétique
La première étape consiste à engager un dialogue constructif avec votre propriétaire, en lui expliquant les
impacts financiers et
sanitaires d’un logement mal isolé.
En parallèle, mettez en avant les
bénéfices à long terme pour le propriétaire : la
valorisation du bien immobilier, des
économies d’énergie considérables, et la
mise en conformité avec les réglementations actuelles, notamment en prévision des interdictions de location des passoires thermiques.
Appuyez-vous sur des
arguments chiffrés : par exemple, des
travaux d’isolation peuvent réduire
jusqu’à 30 % les factures de chauffage. Mentionnez également les aides financières disponibles, telles que
MaPrimeRénov’ ou les
certificats d’économie d’énergie (CEE), qui permettent de
réduire considérablement
le coût des travaux.
Pour rendre votre proposition plus convaincante, vous pouvez présenter un
devis détaillé ou solliciter l’aide de professionnels. Ces derniers pourront accompagner le propriétaire dans cette démarche et garantir la qualité des travaux.
Chez Cozynergy, nos Chargés de projets vous accompagnent dans vos démarches de rénovation énergétique. N’hésitez pas à nous contacter pour obtenir un accompagnement personnalisé et profiter des meilleures solutions pour optimiser l’efficacité énergétique de votre logement.
Enfin, si le propriétaire reste réticent, vous pouvez faire appel à la commission départementale de conciliation. Cet organisme gratuit aide à résoudre les litiges entre locataires et bailleurs, notamment en matière de décence énergétique. En dernier recours, une action en justice peut être envisagée pour contraindre le propriétaire à effectuer les travaux nécessaires.
Peut-on réaliser des travaux soi-même en tant que locataire ?
Si vous vivez dans un logement classé F ou G, il est légitime de vouloir améliorer votre confort au quotidien. Cependant, entreprendre des travaux en tant que locataire nécessite une bonne compréhension de vos droits et une communication constructive avec votre propriétaire.
Vos droits en tant que locataire :
Vous êtes libre d’effectuer des travaux d’entretien courant ou des aménagements réversibles, comme l’installation de rideaux isolants, la pose de joints d’étanchéité, ou encore l’utilisation de calfeutrages sur les fenêtres. Ces petites interventions ne nécessitent pas d’autorisation préalable.
Cependant, pour tout projet plus important, comme l’installation d’un système d’isolation, le
remplacement des fenêtres ou des travaux impactant la structure du logement, vous devrez obtenir l’accord écrit du propriétaire. Cette étape est essentielle pour éviter des litiges ultérieurs.
Partager les coûts des travaux :
Les conséquences d’une passoire thermique sur le long terme
Habiter une passoire thermique ne se limite pas à des factures élevées. Cela peut également avoir des conséquences sur :
- La santé : un logement mal isolé est souvent synonyme d'humidité, de moisissures et d’inconfort thermique, augmentant les risques de problèmes respiratoires.
- La valeur locative : avec les nouvelles réglementations, un logement mal classé perdra en attractivité sur le marché immobilier.
- L’empreinte écologique : ces logements contribuent fortement aux émissions de gaz à effet de serre. Leur rénovation est donc essentielle pour atteindre les objectifs climatiques.
Conclusion
En conclusion, bien que vivre dans une passoire thermique présente des défis importants, il existe plusieurs solutions pour améliorer votre situation. Que ce soit par la négociation avec votre propriétaire, l'accès à des aides financières, ou même la réalisation de petits travaux d'amélioration, vous pouvez prendre des mesures pour réduire vos factures énergétiques et améliorer votre confort.
La réglementation évolue dans le sens d'une meilleure performance énergétique des logements, ce qui offre une véritable opportunité pour les locataires de bénéficier de logements plus sains, confortables et économes en énergie. Avec les bonnes démarches et le soutien disponible, il est possible de transformer cette situation et de contribuer activement à la transition énergétique tout en réduisant l'impact sur votre portefeuille.