Rénovation énergétique

État des lieux 2024 : le marché de l'emploi dans la rénovation énergétique, métiers en tension et secteurs porteurs

Publié le 04/10/2024
marche emploi renovation energetique 2024
marche emploi renovation energetique 2024
📝SOMMAIRE
  1. Contexte favorable pour la rénovation énergétique
  2. Un besoin de 280 000 emplois supplémentaires d'ici 2030
  3. Des perspectives encourageantes, sous réserve de relever les défis
  4. Les secteurs porteurs et les métiers en tension
  5. La rénovation énergétique, un levier pour l'emploi local
  6. Conclusion

Le domaine de la rénovation énergétique en France connaît actuellement une dynamique de transformation profonde, propulsée par les objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de neutralité carbone fixés à l'horizon 2030 et 2050. 

Pour en savoir plus : ➡️Plan Climat : les annonces officielles au sujet de la transition écologique.

Cette dynamique offre de nombreuses opportunités d'emploi et de formation, mais soulève également des défis en termes de compétences et de tension sur certains métiers.
 

Contexte favorable pour la rénovation énergétique

Porté par un cadre réglementaire de plus en plus exigeant en matière de performance énergétique des bâtiments, le marché de la rénovation énergétique a le vent en poupe. 

En 2022, ce segment représentait déjà 25% du marché global de l'entretien-rénovation, soit 23,8 milliards d'euros d'investissements. 

Et les perspectives d'évolution sont très favorables, avec des projections de croissance annuelle pouvant atteindre jusqu'à 12,7% entre 2025 et 2030 dans le scénario le plus ambitieux, visant le respect des objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).
 

Trois trajectoires d'évolution possibles

L'Observatoire des métiers du BTP a récemment identifié trois trajectoires d'évolution possibles pour le secteur à l'horizon 2030 :
 
  • Trajectoire tendancielle : une croissance de 6,1% par an, portée par une demande de chantiers soutenue et le maintien des dispositifs d'aides publiques.
 
  • Trajectoire de crise : une progression plus modérée, autour de 1,6% par an, en raison d'un contexte économique tendu limitant les investissements.
 
  • Trajectoire SNBC : une forte dynamique de 12,7% par an, nécessitant une mobilisation de 21 milliards d'euros supplémentaires pour atteindre l'objectif de 500 000 chantiers par an.

Quelle que soit la trajectoire, ce marché devrait connaître une croissance significative dans les années à venir, entraînant des besoins de main-d'œuvre accrus.
 

Un besoin de 280 000 emplois supplémentaires d'ici 2030

Selon l'étude de l'Observatoire des métiers du BTP, dans le scénario SNBC le plus ambitieux, les emplois liés à la rénovation énergétique augmenteraient de 280 000 postes d’ici 2030, soit une progression de 134% par rapport à 2021.

Même dans le scénario tendanciel, moins favorable, le nombre d'emplois liés à la rénovation énergétique devrait tout de même progresser de 110 000 postes, témoignant du dynamisme de ce marché.

Pour en savoir plus : ➡️Le marché des emplois dans la rénovation énergétique.
 

Des perspectives encourageantes, sous réserve de relever les défis

Malgré un contexte globalement favorable, les établissements du secteur de la rénovation énergétique font face à des difficultés de recrutement importantes.  Entre 2018 et 2022, les emplois associés à l'isolation des bâtiments résidentiels ont même régressé de 12%. 

Il est donc important pour le secteur de relever plusieurs défis majeurs pour concrétiser pleinement son potentiel de croissance et d'emploi.
 

Attirer et former les talents de demain

Aujourd’hui, les jeunes débutants ne couvrent que 4 recrutements sur 10 dans ce secteur.

Il est donc essentiel pour les entreprises de redoubler d'efforts pour attirer de nouveaux talents et les former aux compétences techniques indispensables, car les besoins de main-d'œuvre sont en forte hausse.

Il est primordial d'élargir les viviers de recrutement, en formant davantage de personnes actives, en favorisant la féminisation et en facilitant les mobilités ainsi que les retours d'inactivité.

La valorisation des métiers, le développement de l'alternance et l'adaptation des cursus de formation seront des leviers essentiels.

En effet, les formations techniques représentent une grande partie des besoins, notamment dans des domaines tels que l’installation de panneaux photovoltaïques, la manipulation de fluides, ou encore l’isolation écologique. 

Le dispositif FEEBAT, par exemple, a permis à plus de 190 000 professionnels de se former aux économies d’énergie

Les entreprises investissent également dans la formation interne en partageant le savoir-faire entre les générations et en recourant de plus en plus aux nouvelles technologies comme la réalité virtuelle pour former les salariés​.
 

Accompagner la transformation des métiers existants

Parallèlement, les sociétés devront accompagner la transformation des métiers historiques du bâtiment, en permettant à leurs équipes de monter en compétences sur les enjeux de la rénovation énergétique (performance, matériaux, coordination des chantiers, etc.). 

Face à la transition écologique et aux nouvelles technologies, les métiers de la rénovation énergétique évoluent rapidement. Parmi les métiers les plus impactés figurent les installateurs de solutions énergétiques renouvelables (comme les panneaux solaires et les pompes à chaleur), les spécialistes en isolation thermique et les techniciens en génie climatique

La montée en compétences est essentielle, en particulier dans la maîtrise des matériaux éco-conçus et bas carbone, ainsi que dans l’éco-rénovation, des domaines clés pour réduire l’empreinte énergétique des bâtiments​.
 

Les secteurs porteurs et les métiers en tension

Face à l'accélération de la transition écologique, certains secteurs et métiers du bâtiment connaissent une dynamique d'embauche particulièrement soutenue.
 

Les cadres et techniciens, des profils clés 

Les postes les plus demandés sont des postes de cadres et de techniciens, qui nécessitent généralement un diplôme de niveau Bac +2 à Bac +5.

Pour les recrutements, les fonctions les plus recherchées sont les conducteurs de travaux, les chefs de projet, les chargés d'affaires en génie climatique, les thermiciens et les chargés d'opération-réhabilitation. 
 

L'artisanat du bâtiment, un domaine en plein essor 

Le milieu du bâtiment attire de plus en plus de jeunes. En 2022-2023, près de 203 600 jeunes ont été embauchés en apprentissage dans des entreprises artisanales de moins de 20 salariés, soit une hausse de 5% par rapport à l'année précédente et de 36% depuis 2018-2019. 

L'artisanat du bâtiment s'ouvre à un public de plus en plus varié, accueillant notamment des jeunes en reconversion, des reprises d'études et un nombre croissant de femmes.

Ainsi, le nombre d'apprentis préparant un diplôme de l'enseignement supérieur a plus que doublé (+126%) depuis 2018-2019, représentant près d'un apprenti sur cinq (18%). Cette diversité apporte une richesse nouvelle à la formation dans ce secteur.

Les métiers du bâtiment, tels que la charpenterie, la menuiserie et la peinture, sont particulièrement prisés pour les parcours de reconversion.
 

Un déficit de main-d'œuvre important

Parallèlement, certains métiers sont en forte tension, notamment les ouvriers qualifiés du second œuvre. 

Aujourd’hui, 73 % des besoins en recrutements pour la rénovation énergétique concernent les six métiers suivants : façadier-bardeur, menuisier, chauffagiste, plaquiste, électricien et maître d'œuvre.

Entre 2019 et 2030, un déficit de main-d'œuvre qualifiée est attendu, avec 70 000 postes à pourvoir dans le milieu du bâtiment. 

Pour en savoir plus : ➡️Les besoins en main d'œuvre pour la rénovation énergétique en France.

Cette pénurie est due au manque de jeunes formés, qui ne suffiront à couvrir que 40 % des besoins en recrutement. 

Pour pallier ces tensions, de nombreuses sociétés misent sur la formation des apprentis et la montée en compétences des salariés en place. 

Toutefois, le manque de formation spécifique à certains marchés émergents, comme le photovoltaïque, ainsi que la difficulté à recréer des contextes réels de rénovation énergétique dans les centres de formation, ralentissent cette montée en compétences.
 

La rénovation énergétique, un levier pour l'emploi local

Au-delà des emplois directs, la rénovation énergétique a également un fort impact sur l'emploi local. En effet, ces chantiers, par nature ancrés dans les territoires, génèrent une activité économique importante pour les artisans de proximité.
 

Un maillage territorial essentiel

Les deux tiers des entreprises interviennent principalement sur des chantiers geste par geste, s'appuyant souvent sur un réseau de sous-traitants et de partenaires locaux. 

Ce maillage territorial est essentiel pour répondre aux besoins de proximité des particuliers et des collectivités.
 

Des retombées économiques significatives

De plus, les investissements dans la rénovation énergétique entraînent des retombées économiques importantes pour les filières connexes (matériaux, équipements, logistique, etc.). 

Cet effet d'entraînement contribue ainsi à dynamiser l'économie locale et à créer de nouvelles opportunités d'emploi.
 

Conclusion

Porté par des objectifs nationaux ambitieux et un cadre réglementaire exigeant, ce secteur offre des opportunités considérables en matière d'emploi et de développement économique local. 

Cependant, la pleine réalisation de ce potentiel repose sur la capacité à répondre aux défis de formation et de recrutement, notamment dans des métiers en tension. 

Attirer et former de nouveaux talents, tout en accompagnant la montée en compétences des professionnels existants, sera essentiel pour relever les enjeux liés à la transition écologique et contribuer à la neutralité carbone.
280 000
C'est le nombre d'emplois supplémentaires dont aura besoin le secteur de la rénovation énergétique d'ici 2030.
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