Le Plan Climat de la France, présenté par Nicolas Hulot le 6 juillet 2017, vise à diviser par quatre les émissions de CO2 et à réduire de moitié la consommation d'énergie à l'horizon 2050.
Pour en savoir plus ➡️ : Plan Climat : les annonces officielles au sujet de la transition écologique
Pour contribuer à la réussite de ce plan, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a proposé le 19 octobre 2017 son scénario pour le volet énergie-climat à l'horizon 2035-2050. Pour mener à bien ce chantier, l’organisme a identifié deux chantiers prioritaires pour atteindre les objectifs du gouvernement : en premier lieu, il faut mettre en œuvre une stratégie de rénovation adaptée au parc de bâtiments existants et enfin déclencher une transition rapide du secteur des transports.
Ces deux axes seront détaillés dans cet article, ainsi que les nouveaux scénarios envisagés pour les années à venir.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
L'ADEME, ou Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, est une institution publique française créée en 1991. Elle a pour mission principale de promouvoir et de soutenir le développement durable, l'efficacité énergétique et la protection de l'environnement. L'ADEME finance des projets innovants, offre des conseils aux entreprises et aux particuliers, et conduit des recherches pour informer les politiques publiques. Ainsi, elle joue un rôle clé pour aider la France à atteindre ses objectifs environnementaux.
Les deux axes stratégiques présentés par l’Ademe suite au plan Climat
Rénovation énergétique des bâtiments
L'Ademe a identifié la rénovation des bâtiments existants comme un enjeu majeur et prioritaire dans la lutte contre le changement climatique.
Lors de la présentation du plan climat, l'organisme proposait d'adopter une trajectoire ambitieuse de construction et de rénovation thermique pour réduire les émissions de CO2 en deux étapes.
- Sur la période de 2010 à 2030
Dans un premier temps, la loi visait à rénover 500 000 logements par an en moyenne sur la période définie. Selon l'Ademe, "tout le parc de logement social construit avant 2005 serait ainsi rénové d'ici à 2030".
- Sur la période de 2030 à 2050
Sur cette période, il a été annoncé une rénovation de 15 millions de logements privés sur un rythme de 750 000 par an.
Transition rapide du secteur des transports
Pour son second chantier, l’Ademe a annoncé une accélération des ventes de nouvelles motorisations dès 2035, permettant aux véhicules hybrides de se démocratiser progressivement. "Cette évolution rapide des ventes permettrait de réduire à 60% la part de véhicules thermiques", indique l'organisme. Cette tendance devrait se poursuivre jusqu'en 2050, date à laquelle 98% du parc devrait intégrer de nouvelles motorisations.
Le dernier programme lancé par l’Ademe pour accélérer la transition énergétique
Enfin, dans le cadre de la réduction des émissions annuelles françaises de CO2, l'Ademe a proposé d'augmenter l'efficacité énergétique dans l'industrie et d'encourager le recours à la chaleur renouvelable.
Dans cette optique, le 1er juin 2023, l'ADEME et l'ATEE (Association Technique Energie Environnement) ont annoncé le lancement du programme PACTE Industrie. Ce nouveau programme est entièrement financé par le dispositif du certificat d'économies d'énergie (CEE) et bénéficie d'un budget de 49 millions d'euros. Il vise à faciliter le déploiement de l'efficacité énergétique et de la décarbonation dans l'industrie. Le programme offre un soutien sur mesure aux sites industriels pour leurs investissements en efficacité énergétique et décarbonation, notamment par le financement de formations, d'études et de coaching.
L'Ademe et le Plan Climat : un engagement pour l'avenir
L'Ademe semble déterminée à atteindre les objectifs fixés par le gouvernement dans le Plan Climat.
Pour ce faire, elle a dévoilé le 30 novembre 2021 un rapport prospectif intitulé «Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat ». Ce rapport présente quatre scénarios distincts pour conduire la France vers la neutralité carbone à l'horizon 2050, tout en prenant en compte divers enjeux environnementaux souvent négligés dans les études prospectives, comme l'utilisation de la biomasse, l'eau d'irrigation, la qualité de l'air et la gestion des déchets.
Ces scénarios visent à enrichir les débats collectifs, notamment ceux sur la future stratégie énergie-climat de la France.
L'un de ces scénarios, démontre que la transition écologique pourrait finalement stimuler l'économie dans tous les scénarios envisagés. La transition écologique conduirait à une augmentation de l'activité économique, principalement grâce à la substitution des énergies fossiles importées par des énergies renouvelables locales, la réduction de la consommation de biens manufacturés à forte teneur en carbone, et l'augmentation des achats de produits et services à faible intensité carbonique.
"Génération frugale"
Ce premier scénario envisage d'importantes transformations dans notre façon de vivre, de nous déplacer, de nous chauffer, et de consommer. Il s'agit d'atteindre la neutralité carbone sans recourir à des technologies de captage et de stockage de carbone, non éprouvées et incertaines à grande échelle. La transition est principalement conduite par la contrainte et la sobriété, avec une interruption de la croissance de la demande énergétique grâce à des innovations comportementales, organisationnelles et technologiques.
Le gouvernement français et l'Ademe ont lancé une campagne publicitaire encourageant la réparation plutôt que l'achat de produits neufs. Cette initiative, dévoilée par le ministre de l'Écologie Christophe Béchu, est conçue pour sensibiliser les consommateurs à l'impact environnemental de la consommation excessive. L'Ademe a également mis en ligne un guide d'achat, une liste de réparateurs et des tutoriels de réparation sur son site web pour aider les consommateurs à faire des choix plus responsables.
"Coopérations territoriales"
Le deuxième scénario mise sur une gouvernance partagée et des coopérations territoriales pour transformer la société. Pour atteindre la neutralité carbone, la société mise sur une évolution progressive mais soutenue du système économique vers une voie durable alliant sobriété et efficacité. La consommation de biens devient mesurée et responsable, et le partage se généralise.
"Technologies vertes"
Le troisième scénario repose sur le développement technologique pour répondre aux défis environnementaux. Les technologies et le numérique sont déployés dans tous les secteurs pour permettre l'efficacité énergétique. Les modes de vie restent similaires à ceux d'aujourd'hui, mais gagnent en sobriété.
"Pari réparateur"
Le dernier scénario considère les enjeux écologiques globaux comme des contreparties du progrès économique et technologique. La société place sa confiance dans la capacité à gérer et à réparer les systèmes sociaux et écologiques avec plus de ressources matérielles et financières, tout en conservant les modes de vie actuels.
Conclusion
Le Plan Climat et l'Ademe s'unissent dans une démarche commune pour une transition énergétique réussie. En identifiant les chantiers prioritaires et en proposant des solutions concrètes, l'Ademe joue un rôle clé dans la mise en œuvre de ce plan. La rénovation des bâtiments, la transition des transports et l'efficacité énergétique dans l'industrie sont autant d'enjeux que l'Ademe s'engage à relever pour un avenir plus vert.
La France vise la neutralité carbone d'ici 2050, un objectif qui nécessite l'implication de plusieurs acteurs : l'État, les territoires, les acteurs économiques et les citoyens. Plusieurs enseignements ont abouti suite aux 4 scénarios envisagés par l’Ademe :
- L'atteinte de la neutralité repose sur des paris humains ou technologiques forts : régulation de la demande, changement des comportements de consommation, déploiement de technologies dans tous les secteurs, aménagement des territoires…
- La réduction de la demande d’énergie nécessite une modification des usages et des techniques de l’habitat, des mobilités ainsi qu’une adaptation profonde du système productif agricole et industriel.
- L’industrie va devoir se transformer pour s’adapter à une demande en profonde mutation (baisse des volumes produits, exigences de durabilité…) mais également pour décarboner sa production.
- L’adaptation des forêts et de l’agriculture pour pOuiréserver les stocks de carbone et les capacités de production de biomasse.
L'objectif de l’Ademe est que plus de 70% de l'approvisionnement énergétique de la France repose sur les énergies renouvelables d’ici 2050, avec l'électricité comme principal vecteur.
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